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Interview d'Aulis Irvonen, scénariste de Terra Nova Forma
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Date d'inscription : 20/05/2017
Bonsoir, membres de GTW Dream'in, nous sommes ce soir chez Aulis Irvonen qui nous reçoit afin de présenter son scénario et de se présenter un peu lui-même. Allons voir qui se cache derrière ce prometteur univers dystopique.

The Boss : Bonsoir Aulis, et merci de recevoir l'équipe de GTW  chez toi. A la fin de l'été, tu as proposé à notre comité de lecture un scénario qui a été accepté sur la plateforme. Peux-tu nous expliquer sa genèse en quelques mots ?

Aulis: You're welcome ... Je vais essayer (rires). Je suis parti des sujets qui m'impactent dans mon quotidien. On est en 2018. La pollution, les catastrophes climatiques, la fonte des glaciers... Vous le savez, c'est une histoire qui a commencé il y a plus de deux siècles. Les prémices sont apparus avec la première révolution industrielle, avec la machine à vapeur en 1750, puis la seconde à partir de 1870 avec l'invention de l'électricité, le coup de grâce de l'Homme à son environnement a été rationalisé, planifié, optimisé et actionarisé avec la révolution numérique dont on peut dater l'origine arbitrairement en 1980 avec la popularisation de l'ordinateur personnel (PC). Rappelez-vous, la COP 21 de 2015, une tentative louable d'enrayer le processus destructeur.

The Boss : Et ça t'a inspiré un contexte, une histoire ?

Aulis: C'est plus compliqué que ça. Je suis tombé sur une nouvelle écrite par un ami. Et quand je l'ai lue je me suis dit que c'était visionnaire et pourtant elle date de 25 ans. Le début de son histoire colle en tous points avec l'actualité d'aujourd'hui. J'espère seulement que la suite ne se concrétisera pas (petit rire inquiet). On a souvent constaté que la réalité dépasse la fiction a posteriori. Je ne sais pas, mais j'espère que les mecs et les demoiselles de TFN vont envisager des choses innovantes dans le projet. Des choses qui vont activer une prise de conscience peut-être... Mais donc, quand j'ai lu cette nouvelle, j'ai été captivé par le sujet qui rejoignait mes préoccupations les plus fortes. Et ça m'a donné envie d'en faire un jeu d'écriture à partager.

The Boss : Tu veux dire que jouer un contexte dystopique basé sur des éléments de réalité peut aider à empêcher que cela se réalise ? Justement, parle-nous du projet TFN ...Du coup tu t'es éloigné de la nouvelle de cet ami et tu l'as adaptée, comment as-tu opéré ?

Aulis: Ok, well ... Justement ce mec que j'apprécie beaucoup m'a dit un jour "on atteint souvent plus les gens à travers leurs rêves qu'à travers leur quotidien". J'ai trouvé ça bizarre sur le coup..

The Boss : Effectivement, ça semble bizarre dit comme ça. Il doit être un peu tordu ce type, non? (rires)

Aulis: Oh oui il est plus que tordu ! Mais je pense aujourd'hui qu'il a vu juste à ce sujet. Regarde ce qui touche les jeunes, ce sont les arts visuels, les reportages, les films , les BD, les jeux vidéos, les mangas, les livres. Tout ce qui occupe leurs loisirs. C'est triste à dire mais c'est aussi mérité quelque part, de nos jours, la politique et les dirigeants n'arrivent plus à motiver les individus ou à leur faire prendre conscience de certains enjeux fondamentaux pour notre simple survie. Ils ne sont pas pris au sérieux même quand ils sont crédibles parce que, soit on doute de leur sincérité, soit on les voit comme des oiseaux de mauvais présage qui noircissent le trait pour asseoir leur renommée sur les peurs humaines. Il y a une forme de déni des réalités, des constats réels que la science fait sur l'état des lieux de notre planète, qui n'est pas brillant actuellement. Les gens préfèrent s'évader dans l'imaginaire plutôt que d'affronter la réalité. Pour ce qui est du contexte d'écriture, j'ai essayé de rester fidèle à la vision, à l'univers de l'auteur. Les groupes qui interagissent, par exemple, sont directement inspirés du livre. Mais j'ai simplifié notamment l'Histoire des Alphacentorians car il faudrait un autre jeu d'écriture à part pour le développer. Ce type a des univers très complexes dans sa tête. J'ai aussi allégé la partie technique concernant GeARK, le but n'étant pas de lire deux cent pages sur le fonctionnement du rayon Ark mais d'écrire à plusieurs en se faisant plaisir. Après, si certains ont des questions à ce sujet, il pourra y répondre. (rires) De toute façon, on ne va pas tout vous dire... Il s'agit d'une histoire qui s'écrit à plusieurs niveaux. Il y a plusieurs "mondes" qui se superposent dans l'intrigue. Il suffit de regarder la vidéo de Matt pour s'en apercevoir.

The Boss : Tu penses que c'est une mauvaise chose, l'imaginaire ? Qu'on devrait s'ancrer dans la réalité et y rester ?

Aulis: Certainement non, tant que cet imaginaire ne prend pas le pas sur la réalité. Il doit l'enrichir tout autant qu'il s'en nourrit. Sans l'imaginaire de certains, l'Humanité n'aurait pas évolué comme elle l'a fait. C'est l'imaginaire qui est à l'origine de toutes les découvertes et inventions de l'Homme. Couplé à son sens de l'observation de la réalité, c'est comme ça que ça fonctionne depuis toujours. S'il a découvert le feu, c'est parce qu'il s'est imaginé combien ce serait génial de vivre dans une grotte chaude au lieu de se geler les noisettes mais c'est aussi en observant la foudre et les incendies qu'elle provoquait, en constatant qu'ils dégageaient de la chaleur... Si on s'enferme totalement dans notre imaginaire, sans regarder ce qui se passe dans la réalité, c'est très grave: on n'inventera, on ne découvrira plus rien et on laissera notre planète se dégrader en fuyant les problèmes. C'est ce que font les grands spéculateurs de ce monde dans un sens, ils ne pensent qu'à jouer avec leurs profits qui leur donnent l'illusion d'une puissance, d'un pouvoir sur leur vie et celle des autres, tout en refusant d'observer les dégradations que la quête de profits engendre sur notre réalité. Je pense que dans ces formes là l'immersion totale dans l'imaginaire est très dangereuse. Il y a plein de façons de perdre contact avec la réalité, celle que je viens de citer n'est qu'un exemple parmi d'autres et a des proportions mondiales parce qu'elle impacte des milliards de vie. Mais c'est aussi vrai du type qui ne vit qu'à travers les jeux vidéos ou qui déconnecte du réel en prenant des trucs pas bon pour lui. Même si ça n'impacte que lui à première vue, ça fait une conscience citoyenne en moins, donc une chance en moins de faire émerger des solutions pour que les choses s'arrangent.

The Boss : Ça va loin tout ça  ...

Aulis: Ouais, ça va très loin, mais ce n'est pas mon imagination ... C'est la réalité actuelle. C'est tellement facile de nos jours d'inventer des mondes virtuels sans fin ... C'est tentant aussi de s'y perdre quand on a un un quotidien un peu pourri, ce qui est malheureusement le cas de plus en plus de monde. Le risque est de ne plus jamais en sortir ou de ne plus arriver à trouver la sortie. Parce qu'on a plus d'attaches avec le monde imaginaire qu'on a choisi qu'avec la réalité qu'on trouve pourrie. Sauf que si on abandonne la réalité à son pourrissement, on va finir par en mourir et donc ne plus pouvoir s'évader dans l'imaginaire. Car jusqu'à preuve du contraire notre imaginaire siège dans notre cerveau, lui-même fonctionnant grâce à un processus complexe qui dépend de notre environnement.

The Boss : C'est flippant cette vision des choses.

Aulis: J'avoue que ça fait froid dans le dos.

The Boss : En fait tu es contre toutes ces formes de loisirs qui proposent des univers virtuels pour permettre aux gens de s'évader.

Aulis: Bien au contraire. Je pense que les créateurs de ce genre de loisirs ont une responsabilité et un rôle d'éveil à jouer. Puisque ce sont les seuls désormais qui parviennent à toucher la conscience des masses. Ce n'est pas révolutionnaire de dire qu'un film, un livre, véhiculent des idées et qu'on peut faire réfléchir les gens, par le cinéma et la lecture. Ça impacte la conscience des gens via leur imaginaire, quand ils s'immergent dans le propos du créateur artistique qu'est le cinéaste ou l'écrivain. On peut aussi l'appliquer aux jeux de toute sorte du moment qu'ils font appel à l'imaginaire. Les jeux d'écriture en font aussi partie.

The Boss : Donc, si j'ai bien compris, tu n'es pas contre ce qui pousse les gens à s’immerger dans un imaginaire, à la condition qu'il soit inducteur d'une réflexion qui sert la réalité. Tu n'as pas peur que ça paraisse un peu abscons et moralisateur d'affirmer que l'imaginaire peut sauver le monde ? Tu es un grand naïf toi, non ? Et un peu un rêveur, aussi ?

Aulis: Non, ça, c'est l'autre grand malade de GTW que tu vas interviewer après moi (rires) et sans qui tout ça n'existerait pas !

The Boss : Mattias ? Je ne sais pas si je pourrais l'interviewer... Il est toujours en train de courir. (rires) Il va jouer un personnage ?

Aulis: Je suis aussi très occupé ... et tu as bien réussi à m'interviewer ! (sourires) Oui et on a aussi réussi à le convaincre d'être consultant sur le projet, c'était la moindre des choses... Et, oui il va jouer le rôle d'Hyperion...

The Boss : J'en profiterai pour l'interviewer à ce moment là alors ! C'est vrai, tu t'es posé sur ce canapé au coin du feu pour répondre à mes questions alors que tu as un emploi du temps aussi dense qu'un trou noir ... Merci ...

Aulis: Ça me parait important que les membres de GTW connaissent un peu les scénaristes, ce qui a motivé leur propos... Pour en revenir à TFN, et au fait que ça peut paraître moralisateur ou naïf de proposer un jeu d'écriture qui tente de faire prendre conscience des enjeux climatiques actuels, ça peut être ressenti ainsi par des personnes qui pensent que le monde est un vaste supermarché où ils peuvent acheter et consommer tout ce qu'ils veulent sans impacter ce qui les entoure. Il y a des gens assez naïfs pour penser que tout est inépuisable sur cette planète et qu'une solution à une pénurie va émerger par miracle. Moi je dis que ce sont eux les grands naïfs, non ? Moi, je suis réaliste et pragmatique. Et pour en revenir aux scénaristes de GTW, le grand rêveur de la bande, c'est Mattias, pas moi. (rires)

The Boss : Je ne sais pas, son scénar "The Great Fight" est encore en cours d'écriture ... on l'attend pour 2019 ...

Aulis: Écoute, vu tout ce qu'il a écrit et mis en jeu par le passé, je pense que tu peux t'attendre à du lourd. Ce mec a plus d'expérience que moi dans le domaine de l'écriture. Je suis un petit débutant sur GTW et je suis ne suis pas du tout de la partie. J'y suis venu un peu par accident. Je suis plus à l'aise avec la courbe de croissance d'un hêtre ou le décorticage d'un codicille qu'avec l'écriture de scénarios ... J'ai dû me remettre au français de façon intensive aussi et ça a été une souffrance pour une joie. Mais, bon je suis le plus fataliste de la bande, autant le savoir. C'est aussi lié à la culture et au vécu. Matthias, lui, il est un optimiste incorrigible, même s'il le niera. (clin d’œil et pouce en l'air) et en attendant The Great Fight, qui sera plus intimiste il me semble, vous aurez toujours Terra Forma Nova; qui est issu d'un de ses méfaits de jeunesse...

The Boss : En tout cas, le scénario nous a littéralement plaqués au mur quand on l'a lu sur GTW. Pour un type qui n'est pas rêveur, n'est pas à l'aise avec l'écriture, ça me paraît totalement fameux et génial... Allez parle nous en un peu ! Sans trop en dévoiler... On aime les surprises des avant premières ! Tu vas jouer un rôle ?

Aulis: C'était facile, en partant d'une base aussi bonne de faire quelque chose de passionnant. Je l'ai juste rendu plus accessible. Je vais essayer de ne pas trop en dire mais ça ne devrait pas être trop difficile, je viens de parler déjà pour tout un an... Alors ... pour le rôle que je me suis choisi en revanche, je ne dirai rien. (rires) Revenons à l'action !

L'action se situe en 2118. Tous ces choix humains sont actés depuis longtemps.
Désormais la planète nommée Terre subit les conséquences de ces révolutions successives qui ont toujours placé "la machine" au centre du progrès social.
Désormais, la Terre est appelée par les consciences qui la peuplent: Terra Forma Nova.

The Boss : Pourquoi ? D'où vient ce nom ?

Aulis: Parce l'espèce humaine a évolué en plusieurs modèles. Parce que l'environnement physique, géographique, biologique, géologique, psycho-sociologique a été profondément modifié. Il s'agit donc pour l'Humanité et ses dérivées de partir à la conquête, de coloniser, d'adapter un nouveau milieu pour arriver à y survivre. Le défi est pour toute conscience humaine ou pas de parvenir à la "transformation de tout ou partie d'une planète, consistant à créer des conditions de vie semblables à celles de la biosphère terrestre en vue de reconstituer un environnement où l'être humain ou pas puisse habiter durablement"

The Boss: Sauf qu'il s'agit de la Terre, leur planète d'origine, qu'ils ont eux-même contribué à rendre hostile...

Aulis: Exactement ! Mais chercher à déterminer si l'Humanité et les autres vont survivre n'est pas une problématique très créative. Essayer d'imaginer comment ils vont s'adapter pour survivre, puis arriver à fonder une organisation sociétale pour  "vivre" ensemble est plus passionnant. C'est le propos du scénario ... C'est l'univers de Terra Forma Nova...

The Boss: C'est ce à quoi tu t'es attelé en imaginant Terra Forma Nova. Tu as dépeint avec un réalisme époustouflant les différents paysages qui en forment le contexte. C'est à la fois familier et étranger pour nous.

Aulis: Ca l'était déjà dans la nouvelle d'origine, c'est l'effet recherché et cela explique aussi le nom dont j'ai rebaptisé cet univers. C'est un monde nouveau et hostile qu'il faut conquérir et auquel les personnages doivent s'adapter mais c'est aussi notre bonne vieille planète. C'est comme si quelqu'un faisait une expérience de terra formation dans sa chambre après y avoir déclenché un incendie... Le lieu est à la fois connu et totalement nouveau. On a une foule de scénarios dépeignant l'aventure d'hommes qui débarquent dans un nouveau monde que ce soit, une planète, une lune, ou une galaxie. On a aussi beaucoup d'histoires sur un cataclysme nucléaire ou d'invasions extra terrestres hostiles qui remettent les compteurs à 0 pour nos civilisations. Mais je pense que le vrai défi de l'Humanité dans quelques décennies sera de se réadapter à son propre monde après avoir dénaturé ce qu'il était juste en l'habitant sans respect.

The Boss: Hmm je crois que c'est cette originalité dystopique qui a séduit le comité de lecture de GTW. Comment expliques-tu cette redondance de scénarios mettant en scène des aliens, des explosions nucléaires ou de nouveaux mondes à conquérir alors que très peu traitent de l'impact de la simple activité humaine sur l'évolution de la vie à la surface de notre planète ?

Aulis: Well, on s'est posé la question avec Mattias et on en est arrivé à la conclusion que c'est encore une question de déni de proximité. C'est typiquement humain... Comment expliquer ? Les aliens, la bombe atomique, des exoplanètes à coloniser ... même si cela n'est pas exclu dans l'avenir de l'Humanité, c'est encore une probabilité de l'ordre du fantasme. On espère que les aliens nous laisseront tranquilles, et on se dit qu'on n'a pas encore les moyens de visiter physiquement les lointaines planètes susceptibles de nous accueillir, de même qu'on peut penser que si on est raisonnables, l'explosion nucléaire fatale n'aura pas lieu. On peut se dire "non, non, ça ne peut pas arriver de si tôt. C'est une probabilité mais pas une réalité." Et puis on ne se sent pas responsable de ce qui peut arriver, on n'a pas prise sur les causes. Donc on peut écrire des tas de scénarios à ce sujet et jouer à se faire peur. En revanche, le dérèglement climatique, la pollution et tous les fléaux que cela commence à engendrer, sont une réalité. Le fait qu'on va devoir s'adapter à de nouvelles conditions climatiques commence à émerger dans les consciences. C'est un péril très proche et qui devient plus concret chaque jour qui passe. On peut en voir les effets physiques sur notre environnement. C'est tangible et même si on a le sentiment de ne pas avoir prise sur ce phénomène, on sait au fond de nous qu'on y participe tous. C'est donc terriblement anxiogène pour la conscience collective. On évite d'y penser. Mais du coup, on évite d'envisager ce que cela va devenir et comment on va y survivre.

The Boss: Mais est ce que ce n'est pas précisément parce que cette conscience collective se dit qu'il est trop tard de toute façon pour en débattre et imaginer des solutions, puisque c'est déjà à notre porte ? Et d'une certaine façon, est ce qu'il n'y a pas un peu de cynisme à faire un jeu d'une réalité qui est une épée de Damoclès au dessus de nos tête ?

Aulis: Cynisme, je ne sais pas.. Pragmatisme certainement. Je pense que si cela ne peut pas faire de bien, ça ne peut pas faire de mal. Mais ça fera du bien, parce que même si aucune solution n'émerge de cette création, pour enrayer cette échéance catastrophique, ça permettra à ceux qui écrivent à ce sujet d'exorciser leurs peurs. Je ne peux pas savoir ce qui a motivé Jules Verne pour écrire ses romans mais il en a éprouvé le besoin pour lui déjà. Et ils ont plu à d'autres. Dans un sens, ils parlaient pour la plupart d'un futur proche de l'Humanité et dont une certaine partie de la population avait déjà conscience. Je crois que c'est pareil en ce qui concerne la révolution climatique: une part non négligeable  de la population a conscience de ce qui se déroule, même si la majorité est dans le déni et une autre partie dans l'ignorance. A l'époque, Jules Verne avait le sens de l'a propos. Un sens qu'on a un peu perdu aujourd'hui, je crois. Il est indécent de parler de ce qui est sur le point de survenir car on peut se tromper. Il vaut mieux extrapoler sur ce qui est peu probable, car dans ce domaine toutes les erreurs sont sans conséquence pour notre réputation puisque difficiles à établir. Cela vaut aussi en politique malheureusement.

The Boss: Tu parles de solution émergeant du jeu, comme si TFN était un laboratoire expérimental visant à faire émerger des solutions au sujet du dérèglement climatique. C'est un peu présomptueux, non ?

Aulis: Non, non, il y a des scientifiques et des observatoires qui le font réellement, qui accomplissent un travail remarquable en vue de trouver des solutions pour faire face à tout ça. Il ne s'agit pas d'un jeu, mais de la réalité. Concernant le jeu, même s'il s'inspire de la réalité en partie, il vise surtout à provoquer une prise de conscience et un cheminement dans l'esprit des joueurs... Tout en jouant sur un thème grave.

The Boss: Justement, tu penses qu'on peut jouer sur un thème aussi grave ? Moralement ça se défend ?

Aulis: Un de mes amis, je ne vais pas le citer une fois de plus, ça lui ferait trop de pub, (rires) m'a dit un jour : "tu sais Aulis,c'est le propre de l'artiste ou du baladin de traiter par le jeu des sujets graves: le musicien, le comédien, l'écrivain. C'est pour ça qu'il dérange toujours une frange de la population." De même que je pense qu'on peut rire de tout mais pas avec n'importe qui, je pense qu'on peut faire de tout un sujet de création ludique mais qu'on doit, par respect, ne pas en imposer la vue à tous. C'est pourquoi j'ai pensé à GTW comme plateforme.

The Boss: C'est un peu paradoxal: vouloir éveiller les consciences par un jeu et ne pas le donner à voir librement par la masse, non ?

Aulis: Absolument pas. La cooptation est certainement le moyen de propagation le plus efficace pour une idée. Je pense que le bouche à oreilles des membres de GTW et le fait que la plateforme protège TFN des vindictes stériles en n'offrant l'accès qu'aux seuls intéressés est le meilleur moyen de servir une prise de conscience si elle doit avoir lieu.

The Boss: Merci Aulis, pour ta confiance, et merci d'avoir répondu à toutes ces questions qui éclaireront, je pense, les membres de GTW. Un dernier mot aux membres de la plateforme ?

Aulis: Merci à toi bête à bosse ! Volontiers! Venez jouer à Terra Forma Nova ! Une aventure hors du commun vous attend !

The Boss : Tu sais que tous les scénaristes disent ça  ?

Aulis: Vraiment ? C'est un peu comme les groupes qui disent tous "cet album a quelque chose de particulier". Bien alors je vais dire : " vous ne pourrez jamais deviner ce qui vous attend sur Terra Forma Nova ! "


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The Boss
11.10.17 18:19
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